vendredi 2 septembre 2016

Rentrée échelonnée en état d'urgence

Ce matin, à Nice, j'étais assez soucieuse de notre organisation de rentrée pour mes Petits. Nous avions prévu au mieux, bien sûr, dans une ville meurtrie, mais j'avais un peu peur. Mais tout s'est bien passé.
Dispositif : rentrée sur deux jours, 1/2 groupe chaque jour qui vient le matin et revient l'après-midi, sans cantine ni garderie. Aucun parent ne rentre : il dit au revoir à son enfant au grand portail, et les membres du personnel de l'école, tous requis, accompagnent par petits trains ou dans les bras de tous petits groupes jusqu'à ma classe, après leur avoir donné un badge illustré d'un joli autocollant et de leur prénom. Surprise : peu d'enfants pleurent à leur arrivée, et aucun n'est terrorisé, cherchant le réconfort auprès de moi aussitôt en confiance.
Les tables sont dressées avec des jeux très attractifs, familiers ou non :
- la grande table-double, où j'ai redécoupé le tapis de sol/parcours pour les voitures (j'ai vu ça dans une classe, c'est bien plus pratique , à la hauteur des enfants, et bien plus propre aussi !

- une table avec les fils et éléments déplaçables que les enfants adorent
- au sol du coin regroupement, les gros légos duplo pour les bébés
- une table recouverte de papier avec les gros crayons-pastels stabilo
- le coin dinette avec un tout petit nombre d'éléments : la vaisselle, une poupée robuste et les meubles

Quand tout le monde est arrivé, seuls deux pleurent vraiment fort. Comme la plupart comprennent très bien, je leur parle de façon à ce qu'ils comprennent bien la situation, en vrais humains même s'ils sont petits, sans aucun mensonge, j'y veille particulièrement. En gros : ils ont parfaitement le droit de pleurer parce qu'ils sont tristes que leurs parents soient partis, je le comprends très bien, mais crier ça ne sert à rien, c'est très fatigant, ça fait mal à la tête et ça fait peur à tout le monde ; je suis prête à les consoler, les tenir par la main, leur fournir les mouchoirs et rafraîchir avec des lingettes, mais il faut vraiment arrêter de hurler à se faire vomir ; non, leurs parents ne vont pas revenir tout de suite, d'ailleurs il n'y en a aucun dans l'école, mais ils vont revenir dans pas trop longtemps, ils reviendront les chercher pour le repas de midi. Je peux dire que la plupart arrête très vite en confiance, et c'est amusant comment la catégorie moi-je persiste en nous regardant du coin de l'œil pour voir si on les regarde, puis s'arrête aussi puisque personne ne s'intéresse à leur représentation. Le plus dur, c'est pour les enfants qui ne comprennent pas le français, et qui sont désemparés, on n'arrive pas facilement à les calmer parce qu'on ne peut pas leur expliquer ce qui leur arrive, seule la patience et la mise en confiance progressive y arrive...
... et puis aussi ce qui aide, c'est fabriquer quelque chose d'un peu magique ! Cette année, j'ai de nouveau choisi de faire une grenouille pour le porte-manteau, comme l'année dernière. Mais cette année, nous allons la découper ensemble avec la presse magique.
Mon cobaye est le premier inconsolable : "allez, viens-voir la petite grenouille que nous allons fabriquer ensemble pour toi !"
Et c'est parti ! Chaque enfant me regarde positionner la feuille et lui-même fait tourner la manivelle. Nous avons rapidement un petit attroupement ...

Une fois découpée, l'enfant veut la prendre, mais ce n'est pas possible ! Il va falloir la peindre ! Et la peindre, aujourd'hui, on n'a pas le temps ! Donc il faudra revenir ... Eh bien, croyez-moi ou pas, l'argument se vend très bien, et la plupart des enfants veulent revenir ! C'est toujours ça de gagné !



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