lundi 11 avril 2016

Le Brigaudiot nouveau, notes de lecture (2) : le langage dans la classe

Notes de mes lecture de l'ouvrage de Mireille Brigaudiot : Langage et école maternelle

PARTIE 1. PRINCIPES DE TRAVAIL

Chapitre 1. ENSEIGNER : l’art de faire la classe sans perdre d’enfants

1.1.A. Le langage dans la classe
(…) Les points essentiels de cette interaction parfaite relèvent de la situation, et du comportement de l’adulte enseignant.
Pour ce qui est de la situation, elle est très proche de ce qui se passe dans les familles parce que l’enfant est très jeune(…)On appelle ça l’attention conjointe.
Le dialogue fonctionne comme des allers-retours entre les partenaires avec initiative de l’enfant et enchaînement du maître. Pas l’inverse !(…)
Tout cela passe par de l’affect et de la connivence.

Principe de travail n°1
Tous les apprentissages langagiers se jouent dans la vraie vie.
(…) Cet exemple nous est utile pour lutter contre la croyance d’un oral qui se construirait dans des séances scolaires : vocabulaire appris dans des séances spécifiques d’articulation, syntaxe apprise dans des séances spécifiques de reproduction de phrases.
La qualité de l’oral des jeunes enfants (syntaxe, vocabulaire, grammaire) vient des essais qu’ils font à partir du langage des adultes. A l’école, du point de vue du maître, elle est un objectif second. L’objectif premier est toujours l’élargissement culturel. Second ne veut pas dire secondaire ou facultatif. Second veut dire induit par le premier objectif ou encore, du point de vue de l’enfant, implicite. On y reviendra.

Principe de travail n°2
Les apprentissages langagiers supposent des activités intellectuelles qui font « exister » du non directement visible.

Dans cette aventure, le langage du maître est le noyau dur de l’enseignement. Ses propos sont des signaux adressés aux enfants et plus ceux-ci sont jeunes plus ils y répondent au pied de la lettre. De « bons »signaux adressés aux enfants les mettent en confiance et leur donnent envie de parler, d’écouter ce que renvoient les adultes, d’entrer dans des conversations étayées(…)

Dans une classe où il y a du « partagé » entre elèves et maître, le langage n’est plus un problème. On appelle « déjà là » les savoirs et savoir-faire sur lesquels peuvent se baser les maîtres pour travailler dans ce « partage », cet espace commun où on peut discuter, avoir des avis différents et aller plus loin. (…) Il y a aussi les apports de l’enseignant sur du « pas encore là » : le mot « guirlande », la notion « être gentil » avec des « méchants »,  apprendre à compter. Dans ce cas, la maîtresse a dit les choses, tout simplement. J’appelle ça poser des savoirs. On peut l’appeler transmission si on veut, peu importe. Et c’est ce qui manque à notre école aujourd’hui, on va le voir.


extraits de Langage et école maternelle, Mireille Brigaudiot, ed. Retz

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