jeudi 15 mai 2014

Jean-Paul Goude et la fête des mères (1)

A Nice se déroule une magnifique exposition du photographe Jean-Paul Goude au Théâtre de l'Image et de la Photographie. Comme c'est un lieu magique et qui plus est où l'accueil est des plus délicieux, je n'ai pas résisté au plaisir de m'y rendre avec mes PS.
Pour préparer la visite, un prétexte : préparer la fête des Mamans en leur préparant un catalogue de robes magiques.
1. Nous avons lu le livre Ma robe magique de Kayako Nishimaki, avec lequel j'ai déjà travaillé plusieurs fois
2. Nous observons des photos d'enfant et visionnons les pubs Kodak avec les petits personnages en maillot rayé. Du coup nous déguisons des Mamans.
On s'entraîne à la rayure sur des pochettes plastiques au feutre de tableau,
 puis on raye le vrai tee-shirt au crayon métal lyra.


 Nous posons ensuite le décor magique à l'extérieur. Même scénario : au feutre de tableau sur plastic, puis au feutre métalisé pour garder la magie mais créer un contraste.


3. Plus près du livre, une robe magique à pois : extérieur en flacon tampon/peinture, intérieur en gommettes. Effet plastique assuré.



4. Pour offrir à notre guide, nous créons une robe fantaisie, à partir d'un original de Goude qui représentait Laetitia Casta en robe pompon jaune pour une pub des Galeries Lafayettes : j'ai plastifié une photo de mode et chaque enfant trace un "rayon"

mercredi 7 mai 2014

Comment apprendre à lire grâce à un aspirateur

Grand-père Aharon comme son frère ainé, je l'ai signalé, était très doué pour les paquets. Oncle Yeshayahou plaça donc le sweeper et sa boîte en carton enveloppée de toile dans une caisse en bois tapissée de chiffons, de journaux et de sciure. Après quoi, il referma le couvercle et appela un de ses ouvriers pour clouer des ferrures autour du cadre.
     Cela fait, oncle Yeshayahou l'envoya acheter dans une quincaillerie un bidon de peinture à l'huile noire, une petite brosse et les lettres pochoirs A, D, E, V, H, I, T, L, N, O, P, S, U en laiton et à son retour, il lui demanda de tracer deux inscriptions sur la caisse.
     Ma mère en nota une sur un bout de papier, au dessous de la liste de lettres :
                SAVNA TONIA
                NAHALAL
                PALESTINE

L'autre, THIS SIDE UP, était destinée à empêcher le sweeper de voyager à l'envers au risque d'avoir mal à toutes ses têtes en même temps et de se sauver à son tour.

La première fois que j'ai entendu cette histoire, j'avais six ou sept ans, et ces treize lettres étaient les premiers caractères latins que je voyais. Voilà comment les mots inscrits par oncle Yeshayahou sur le conteneur et par ma mère devinrent ma pierre de Rosette grâce à laquelle j'appris à lire l'anglais.
A l'aide des lettres formant le nom du village, celui de grand-mère et "Palestine" dont maman m'expliqua le sens, je réussis à déchiffrer les stations gravées sur le cadran en verre de notre vieille radio: SOFIA, BERLIN, PARIS, ROME, ISTANBUL, etc. Et comme je les connaissais pour les avoir lus en hébreu sur mon globe terrestre, et que certains représentaient la destination de Ah l'ânesse, je n'eus aucun mal à apprendre l'alphabet au complet.
Ma grand-mère russe et son aspirateur américain, Meir Shalev